C’est quoi ce test ?

L’analyse de l’urine est un examen très courant car elle contient de nombreux éléments qui peuvent nous renseigner sur l’état de santé du corps. On la prescrit le plus souvent pour chercher des signes d’infection. Mais il peut aussi s’agir de suivre une grossesse, chercher des calculs rénaux, réaliser un contrôle anti-dopage, ou bien d’autre choses encore ...

Dans le langage médical, une analyse d’urine est appelée ECBU, ce qui signifie Examen Cyto-Bactériologique des Urines (la cytologie étant l’étude des cellules). Cette analyse vise à déterminer la présence dans l’échantillon de germes, de globules rouges, de globules blancs, de cristaux, mais aussi de cellules et de protéines venant du rein présents.

Le prélèvement

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Lors du prélèvement, on donne des instructions précises aux patient·es pour récolter l’échantillon d’urine. Cette étape est très importante car si il n’est pas réalisé de façon rigoureuse, le résultat peut en être faussé.

Il faut prélever les urines le matin, ou bien après avoir attendu au moins 4 heures après la dernière miction : ce délai permet de s’assurer que les éventuels germes que l’on recherche ont eu le temps de se développer.

Il faut se laver soigneusement les mains puis la zone du périnée : cela permet d’éviter que les germes présents naturellement sur la peau et les muqueuses viennent contaminer l’urine et induire en erreur.

On demande la plupart du temps de recueillir l’urine en milieu de jet, c’est-à-dire après avoir éliminé un premier jet d’urine. Cela permet d’évacuer la plupart des bactéries présentes sur le trajet depuis la vessie. Ainsi, l’échantillon sera représentatif uniquement des bactéries éventuellement présentes dans la vessie. En revanche cette précaution ne s’applique pas en cas de recherche d’infection sexuellement transmissible.

Enfin, il faut apporter son échantillon le plus rapidement possible au laboratoire : plus on attend, plus il y a de chances que d’autres bactéries se développent et viennent altérer le résultat.

Comment se déroule l’analyse ?

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L’aspect de l’urine peut déjà donner certaines indications. La première étape de l’analyse, c’est donc d’observer l’échantillon à l’oeil nu, après l’avoir agité pour que le liquide soit homogène. On note sa couleur, si il est trouble ou limpide, et la couleur du dépôt si il y en a un.

Au microscope

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L’analyse se poursuit par l’observation de l’échantillon au microscope. L’objectif est de compter différents éléments, et de comparer ces chiffres aux seuils de référence. Le comptage est de plus en plus automatisé grâce à des machines, mais dans certains laboratoires, cette étape se fait encore à la main. On place une goutte d’urine sur une lame de microscope spéciale appelée puit de comptage. Chaque puit comporte un quadrillage calibré qui retient un volume de liquide précis. On compte le nombre d’éléments dans chaque carré, puis on en déduit la concentration globale.

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On cherche d’abord à donner une estimation très approximative au microscope du nombre de bactéries contenues dans le puit de comptage, parfois grâce à l’ajout de colorants.

Il faut ensuite cultiver ces bactéries afin de déterminer plus précisément leur concentration. On utilise une boîte de Petri qui contient un gel nutritif leur permettant de se développer.
Pour déposer l’urine sur le gel on utilise une petite baguette qui se termine par un anneau, que l’on appelle une anse calibrée ou encore oese. L’anneau permet de recueillir toujours exactement le même volume de liquide.
On dépose la goutte d’urine sur le gel en une ligne droite de l’extérieur du cercle vers le centre. Puis on étale cette goutte en zig-zag perpendiculaires sur toute la surface. Ce geste précis permet de créer un motif en dégradé, qui va du plus dense au moins dense.

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On laisse en suite la boîte reposer pendant un jour environ pour laisser le temps aux bactéries de pousser. Comme on connaît le volume de liquide déposé grâce à l’oese, on peut ensuite comparer le résultat avec des images de référence : plus les colonies de bactéries s’étendent sur le bas du motif, plus la concentration de bactérie de l’urine est grande, et donc plus l’infection est forte.

Qu’est-ce qu’on
compte d’autre ?

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les globules blancs, aussi appelés leucocytes : si ils sont présents en grand nombre, ils sont souvent témoins d’une infection.

les globules rouges : si l’urine en contient trop, cela indique qu’il y a peut-être une hémorragie quelque part dans le système urinaire.

les cellules épithéliales, qui proviennent des parois du rein ou de la vessie : en grand nombre, elles peuvent indiquer que les organes sont abîmés.

les cellules vaginales : plus grandes, leur présence indique que le prélèvement a été contaminé et qu’il ne peut pas être analysé correctement.

les cylindres : ce sont des protéines qui auraient dues être filtrées par le rein et qui s’entortillent avec des cellules qui flottent dans le liquide pour former de grosses structures allongées. Leur présence indique que le rein ne fait pas bien son travail de filtration.

les cristaux : ils se forment à partir des minéraux contenus dans l’urine. Ils sont parfois naturellement présents, cependant, si on retrouve en grande quantité et à plusieurs reprise des cristaux de même type, cela peut indiquer la présence de calculs ou d’autres pathologies.

Interprétation du résultat

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À partir de tous ces chiffres, on peut rendre différentes conclusions liées à la présence ou non d‘infection, de calculs ou l’état du système urinaire par exemple. Mais ces chiffres ne suffisent pas en eux-mêmes. En effet l’analyse d’urine n’est pas un examen difficile à réaliser techniquement, mais son interprétation est parfois complexe, car ces chiffres sont à mettre en rapport avec la qualité du prélèvement, sa durée et son mode de conservation, les symptômes du patient et ses caractéristiques propres (âge, pathologies, sonde urinaire, traitement en cours ou opération ... ).

Voilà, vous savez désormais comment va être traité votre échantillon !